Le partenaire local du programme newTree, Jura-Afrique Bénin, accompagne des groupes de femmes dans la création de leurs caisses d’épargne, appelées « AVEC », et dans la gestion de leurs activités communes. Le principe de l’AVEC : chaque membre du groupe verse chaque semaine une certaine somme à la caisse d’épargne communautaire. Le capital épargné sert à octroyer des prêts, tant pour promouvoir des activités génératrices de revenus et accorder des contributions de solidarité au sein du groupe de femmes que pour soutenir les maris dans les travaux des champs, par exemple en préfinançant les semences. Ainsi, tout le monde profite de l’utilisation diversifiée du capital communautaire et l’impact du programme s’accroît.
Grâce au soutien de JAB lors de la création et de l’organisation de nos caisses d’épargne, notre vie et celle de nos familles ont changé pour le mieux. Auparavant, les femmes jouaient plutôt un rôle secondaire dans les activités économiques de la famille. Aujourd’hui, les hommes et les femmes sont sur un pied d’égalité. Le groupe de femmes que je dirige s’est renforcé grâce au capital épargné en commun et à ses multiples utilisations. Avec le capital communautaire, nous accordons des prêts pour aider nos maris dans les travaux des champs afin qu’ils puissent obtenir de meilleures récoltes. Dès que ces prêts sont remboursés avec intérêts, nous réinvestissons l’argent dans nos activités génératrices de revenus. Nous achetons par exemple des noix de karité, que nous transformons et vendons. Ce cycle nous permet de générer des revenus et de renforcer notre indépendance financière.
Fatoumata T.*, présidente d’un groupe de femmes à Tanguiéta.
Comment fonctionne « AVEC » et comment renforce-t-il l’impact du programme :
L’AVEC (Association Villageoise d’Épargne et de Crédit) est un programme d’épargne destiné aux groupes de femmes. Il commence par une phase de mise en place, durant laquelle chaque membre verse chaque semaine un montant défini par le groupe (par exemple 200 CFA, soit environ 30 centimes). En outre, les femmes versent généralement une contribution de solidarité de 50 CFA par semaine, qui appartient au groupe et est utilisée en cas d’urgence (par exemple pour couvrir les frais de traitement lors d’une maladie soudaine d’un membre de la famille) ou pour des achats collectifs.
Avec le capital ainsi épargné, le groupe de femmes accorde des prêts, sur lesquels les membres décident ensemble ; les femmes qui épargnent régulièrement sont prioritaires. Ces prêts servent, par exemple, à financer des dépenses agricoles des familles (achat de semences en début de saison, lorsque les ressources propres font parfois défaut) ou des activités génératrices de revenus des femmes, telles que la production de beurre de karité. Les prêts sont assortis d’intérêts et doivent être remboursés dans un délai convenu.
Après environ six mois, l’épargne et les intérêts sont redistribués à toutes les membres du groupe, proportionnellement aux montants épargnés. Le groupe peut décider de laisser une partie du capital en caisse afin de lancer un nouveau cycle de six mois.
Un exemple : une femme qui verse 200 CFA pendant 25 semaines recevra 5 000 CFA plus les intérêts – une somme suffisante, par exemple, pour acheter du soja ou des noix de karité destinés à la transformation.
Les membres des groupes de femmes lors de la réunion hebdomadaire – chacune verse le montant convenu à la caisse d’épargne communautaire. Cela renforce l’autonomie du groupe et la réputation des femmes au sein de la communauté.
L’organisation professionnelle favorise la confiance
Les femmes organisent leurs caisses d’épargne communautaires par le biais d’un comité de direction de trois membres, élu démocratiquement, qui veille conjointement à la bonne gestion et à la sécurité des économies. Chacune des responsables détient une clé du coffre, lequel ne peut être ouvert qu’en présence de toutes – un système qui exclut toute manipulation et renforce la confiance. Toutes les contributions sont enregistrées individuellement dans des carnets, ce qui permet un suivi clair et précis des dépôts. Cela renforce la confiance mutuelle, la responsabilité et une gestion rigoureuse de l’épargne commune.
Renforcement de l’impact du programme grâce à :
• la contribution des femmes aux activités économiques de leur famille et de la communauté
• le renforcement de la confiance en soi des femmes et de leur reconnaissance au sein de la communauté
• le renforcement de la solidarité et de la coopération au sein des groupes de femmes et au-delà
• l’utilisation diversifiée du capital : le capital communautaire profite à toutes et à tous – aux femmes, aux groupes de femmes, aux familles et à l’ensemble de la communauté
À propos de l’initiative d’autonomisation de Jura Afrique Bénin (JAB)
Depuis plusieurs années, newTrees soutient, par l’intermédiaire de son partenaire local au Bénin, des groupes de femmes dans leurs activités génératrices de revenus, comme la transformation du soja en fromage de soja et des noix de karité en beurre de karité. En plus du développement de compétences, JAB les accompagne également dans la création de coopératives – afin de renforcer la coopération – et, plus récemment, dans la mise en place de leurs caisses d’épargne.
Cette année, 25 groupes de femmes bénéficient d’un accompagnement comprenant une formation en éducation financière, la remise d’un kit de démarrage (calculatrice, registres comptables, carnets de notes, etc.) ainsi qu’un appui à la gestion de leurs activités d’épargne et de solidarité.
Ainsi, JAB vise à faire progresser les femmes, tant individuellement qu’au sein de leur groupe, et à les aider à devenir des membres à part entière et reconnues de leur communauté.
*Nom modifié pour des raisons de protection de la vie privée